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Vivre ! Dans un monde imprévisible – Frédéric Lenoir (Résumé)

Vivre ! dans un monde imprévisible de Frédéric Lenoir

Aujourd’hui, je vous emmène à la découverte de ma fiche-lecture personnelle de “Vivre ! dans un monde imprévisible”, écrit par Frédéric Lenoir.

Bonne lecture !


« Les crises, les bouleversements, la maladie ne surgissent pas par hasard. Ils nous servent d’indicateurs pour rectifier une trajectoire, explorer de nouvelles orientations, expérimenter un autre chemin de vie ». Carl Gustav Jung.

« Avec la crise actuelle, ce sont toutes les dimensions de notre existence qui sont bouleversées par cette pandémie : notre vie familiale et professionnelle, comme notre rapport au monde, à l’espace et au temps. » p10. « La pression exercée sur la planète et sur les sociétés humaines est intenable à long terme. Si nous cherchons à repartir « comme avant », nous irons de crise économique en crise économique, de crise écologique en crise écologique, de crise sociale en crise sociale et de crise sanitaire en crise sanitaire. La vraie solution consiste à changer de logique, à sortir de la frénésie consumériste […] » p11

1. Se sentir en sécurité : Avec la période actuelle, on a observé les besoins de la pyramide de Maslow mis en action : premier réflexe, faire des stocks pour les besoins physiologiques (s’alimenter, PQ…) puis besoin de se mettre en sécurité (se confiner) et pour finir, le besoin d’appartenance, du lien (en appelant nos proches…).

Lenoir nous expose deux besoins fondamentaux en accord avec la pensée de Spinoza, qui ont eux-mêmes des besoins déclinés dans chacun d’entre eux :

  • Sécurité : regroupe les besoins physiologiques, de sécurité et d’appartenance = besoins de Survie.
  • Croissance : regroupe les besoins de reconnaissance et d’accomplissement = le déploiement de la Vie (social et personnel)

Rien que par la force de notre esprit, on peut aussi renforcer nos besoins de sécurité ; de nombreuses personnes qui vivent dans la pauvreté sont capables d’aller vers la joie, l’épanouissement et l’envie de grandir spirituellement, de même qu’en occident, là où les personnes vivent « bien », certains cultivent aussi cette croissance par la lecture, le yoga, les activités créatrices, la compassion, etc. toutes des armes pour faire face aux moments difficiles de la vie, à tout sentiment d’insécurité, car toutes ces capacités spirituelles sont capables de venir stabiliser le corps et les émotions.

2. Entrer en résilience : La résilience est un processus psychique INTÉRIEUR qui permet à un individu affecté par un traumatisme profond de se reconstruire, de trouver EN LUI les ressources nécessaires pour continuer d’avancer dans la vie, sans rien nier de ce choc. On peut donner trois étapes à la résilience : La résistance (on se protège de ce qui nous affecte sans entrer dans le déni – mécanisme de défense extrême), l’adaptation (on accepte et agit au mieux pour s’adapter à cette situation) et la croissance (on s’appuie sur ce trauma pour grandir, évoluer, aller plus loin). A postériori, le traumatisme est vu par la personne comme une chance qui lui a permis de se développer (sans doute davantage que si elle ne l’avait pas vécu). Certains ne peuvent pas entrer en résilience car ils ne le veulent tout simplement pas ; ils aiment se complaindre dans leurs malheurs et restent toujours passifs dans leur vie. La crise sanitaire actuelle nous ouvre un espace pour entrer en résilience pour soi, mais aussi avec la société.

3. S’adapter : L’humour est un très bel outil d’adaptation – nous l’avons vu lors du premier confinement. « Puisqu’on ne peut rien changer à une situation pénible ou absurde, mieux vaut en rire ». = apporte le bien-être dans le corps par le rire. Le taoïsme valorise l’humour comme un facteur de détachement. Le rire nous permet de nous détacher d’une situation douloureuse, inconfortable, et donc de prendre du recul, de faire preuve d’adaptabilité. De nombreuses choses peuvent arriver sur Terre sur lesquelles nous n’avons pas le contrôle (épidémie, guerre, pertes diverse…), et l’adaptabilité nous permet de ne pas chercher à forcer des situations surtout si ce sont des choses qu’on ne peut pas contrôler. C’est la doctrine du « non agir » dans l’esprit taoïste, c’est-à-dire lâcher prise et agir au moment opportun (pas être passif !). C’est difficile à comprendre pour un occidental car on nous apprend depuis notre plus jeune âge à tout contrôler tout le temps. Adaptons notre mode de vie à la réalité du monde actuel en lâchant prise sur notre volonté de tout contrôler.  

4. Cultiver le plaisir et les émotions positives : Quand notre quotidien est perturbé, tout notre équilibre émotionnel est fragilisé ; des émotions négatives peuvent alors sortir plus facilement (peur, colère, tristesse…) et notre sentiment de bien-être, de bonheur sont atteints. D’un point de vue purement chimique, les neuromédiateurs « du bonheur » (dopamine, sérotonine, ocytocine, acétylcholine, GABA) sont complètement perturbés dès qu’une situation de stress survient dans notre vie. La période actuelle a plongé beaucoup de personnes dans un grand vide (d’action/de contact…), entrainant la chute de production de ces neuromédiateurs, et donc le bien-être de nombreuses personnes (aussi parce que nous avons pris pour habitude d’organiser nos vies en fonction de ce qui nous apporte du plaisir et de la joie), accentué par la peur (peur de mourir), et par la psychose diffusée par les médias (ce qui a renforcé l’anxiété et perturbé toute la chimie émotionnelle de chacun). N’oublions pas que les maladies surviennent après un choc, et que, à l’inverse, un bon équilibre émotionnel favorise la santé. On ne peut quitter une émotion négative qu’en en mobilisant une autre plus positive, en cherchant à faire « ce qui nous fait du bien ».

5. Ralentir et savourer l’instant : L’expérience du confinement a été pour beaucoup l’occasion de ralentir et d’expérimenter un autre mode de vie. On était moins tournés sur l’action et le monde extérieur, et plus sur l’intériorité et la qualité de vie ; prendre du plaisir à prendre le temps de faire les choses, consacrer du temps à ne rien faire, à rêvasser, etc. Être pleinement attentif à ce que l’on fait permet à notre cerveau de produire les principales substances de notre bien-être, ce que le confinement nous a permis de mettre en œuvre. Beaucoup ont voulu revenir sur une vie plus naturelle et plus proche nos besoins fondamentaux.

Un exercice très intéressant pour savourer pleinement la Vie et l’instant présent : la méditation. Grâce à elle, nous pouvons édifier ce que Marc Aurèle appelait notre « citadelle intérieure, un espace intime que rien ni personne ne peut venir troubler ». Quoi de plus à développer pour rester serein dans un monde de plus en plus chaotique et imprévisible ?

6. Resserrer les liens : Aristote disait « l’Homme est un animal social, il est dans sa nature de vivre en relation étroite avec ses semblables ». Les liens sociaux sont nécessaires pour se construire, pour rebondir dans les aléas de la vie, pour Avancer. Le confinement nous a permis de nous faire éprouver notre besoin de liens et de vouloir les resserrer, que nous avons principalement su compenser par internet (apéros, sport à distance, vidéos sonores…). Mais il y a aussi eu un autre « choc des liens » du confinement : ceux qui ont dû être confinés H24 ensemble, ce qui a provoqué parfois des prises de conscience/séparations/violences/ou des fois, dans le positif, des liens renforcés… = Épreuves de vérité. Notons que le confinement a souvent été violent pour les aînés et les enfants ; les enfants parce qu’on les a coupés dans leur développement psycho-émotionnel, les aînés pour les avoir coupés de tout lien, parfois avant de quitter cette Terre.

7. Donner du sens : Après un choc, ce qui compte souvent pour un individu, c’est de pouvoir donner une signification et une direction à son existence ; trouver des raisons de vivre. Pourquoi ai-je envie de continuer à vivre ? Qu’ai-je encore à accomplir et que je n’ai pas encore réalisé ? Quelles sont les choses précieuses auxquelles je veux consacrer mon énergie pour le temps qu’il me reste à vivre ? A qui je peux transmettre quelque chose qui lui sera utile ? Ces questions donnent un sens à notre existence, et c’est-à-dire faire des choix, s’entourer des bonnes personnes, choisir les activités qui nous conviennent… On cherche à donner du sens à NOTRE vie, et non pas chercher « le sens de la vie » (grande nuance).

« Celui qui a un ‘’pourquoi’’ peut vivre avec n’importe quel ‘’comment’’ » Viktor Frankl.

8. Devenir libres : Les activités sociales et culturelles qui contribuent à l’équilibre de nos vies ont été « interdits » pendant le confinement. Paradoxalement, nous avons vécu une autre forme de liberté, en nous libérant du poids de nos habitudes, expérimentant une autre manière de vivre. Bien que nous étions libres de faire ce que nous voulions auparavant, nous voulions « toujours plus » pour « faire plus », donc prisonniers de nos modes de vie et de nos contraintes sociales, esclaves de pulsions consuméristes. Grâce au confinement, nous avons compris ce qu’était la liberté intérieure, en contraste avec la privation de liberté de mouvement extérieur (sauf pour certains, où le confinement a été vécu comme un emprisonnement). Quoi qu’il arrive, nous restons toujours libres de réagir positivement ou négativement à une contrainte subie. Nous sommes libres de nos réactions et personne ne pourra nous l’enlever.

Pour Lenoir, nous ne naissons pas libres, nous le devenons. Nous sommes conditionnés par nos gènes, notre éducation, nos affects inconscients, et en apprenant à nous connaître, nous pouvons progressivement gagner notre liberté. La conscience et la connaissance nous amène à notre liberté.

9. Apprivoiser la mort : En occident, nous avons pris l’habitude de tenir la mort à l’écart. Certes la préservation de la vie est devenue une priorité, mais on peut aussi s’inquiéter d’une civilisation qui place des questions sanitaires au milieu de toutes les décisions, qui peuvent en venir à priver les Hommes de leur liberté. André Comte-Sponville appelle cela le Pan-médicalisme, une idéologie voire une civilisation qui fait de la santé la valeur suprême, et qui tend à déléguer à la médecine la gestion de nos vies, de nos sociétés. Stoppons cette vie dans cette idéologie sanitaire, agissons avec raison, apprenons à apprivoiser la mort, vivre avec l’idée que nous mourrons tous un jour, intégrons-là à notre conscience plutôt que de la refouler ou de la haïr.

Le confinement a créé une véritable hystérie autour de la mort, comme si on devait toujours être connecté au nombre de personnes qui meurent quotidiennement dans le monde, oubliant de Vivre, et n’étant que centré sur la Mort. On ne s’inquiète jamais des enfants qui meurent de faim dans le monde. Si on s’est inquiétés de la mort là, en occident, c’est parce qu’on pouvait être touchés. L’alcool, le tabac, la malbouffe font énormément de morts chaque année, pourtant les « autorités » ne s’en préoccupent pas. On peut donc mourir de tout sauf du Covid dans cette crise ?

10. Agir et consentir : Je suis libre d’agir sur ce qui dépend de moi (mes émotions, mes pensées, mes désirs), de même que je peux agir sur ce qui relève de mes capacités d’action (lutter contre l’injustice, me soigner si je suis malade, choisir le métier ou le mode de vie qui me convient, etc.). En revanche, certains éléments ne dépendant pas entièrement de ma volonté ; tomber malade, famine, guerres, épidémies, et il ne sert à rien de se laisser contrarier par des choses qui ne dépendent pas de nous. On choisira donc à agir de manière approprié sur ce qui dépend de nous, et il convient aussi d’accepter ce que je ne peux pas maîtriser, qui ne dépend pas de moi, si pénible que puisse être cet évènement. Le refus de la réalité redouble notre souffrance. L’accepter revient à dire un « oui » profond à la vie, l’accepter telle qu’elle est, sans être passif ou fataliste. Passer simplement à l’action avec ce qui EST pour avancer avec. L’acceptation est une décision consciente et responsable.

Résumé Vivre ! dans un monde imprévisible de Frédéric Lenoir
Vivre ! dans un monde imprévisible de Frédéric Lenoir